LIBRE PROPOS de décembre 2022

 

« DEVOIR de Mémoire » ! Voila une expression que l’on entend de plus en plus. Mais à quoi sert le devoir de mémoire sans la recherche de la vérité ? Et la vérité, trop souvent,  n’est pas unique, elle peut prêter à de nombreuses interprétations, déformations ou simples oublis.

En relisant le « Livre blanc» des combattants d’AFN (paru en 2000 et cosigné par l’UNC), je m’arrête, page 112, sur une phrase qui dit : « La responsabilité du  massacre des harkis incombe aux Algériens  mais le gouvernement de l’époque s’est rendu coupable de non-assistance à personne en danger ».

Je ne peux m’empêcher de penser que c’est trop simple ! En 8 ans de guerre nous avions pu apprécier les méthodes du FLN. Nous savions ce qui allait se passer en livrant les harkis. Rien que cela, c’est plus que de la NON ASSISTANCE. Détourner la tète quand quelqu’un se noie, c’est une chose. Le pousser dans un fleuve en furie en disant « Qu’il se débrouille. Il n’a qu’à apprendre à nager !», c’est autre chose.

Trop simple en effet, car c’est de trahison qu’il faut parler. Des promesses il y en eues et au plus haut niveau : « Jamais la France n’abandonnerais l’Algérie ! » et les résultats de dernières années tendaient à le prouver, tout comme la mise en œuvre du plan de Constantine, tout comme la construction de l’oléoduc venant du Sahara.  Non seulement le nombre de Harkis,  le nombre de ceux qui choisissaient notre pays, augmentait. Mais aussi une minorité dont on ne parle jamais, les raillés, ceux qui choisissaient de quitter le FLN pour rejoindre nos rangs, augmentait. Tous ces gens ont crus jusqu’au bout aux promesses de la France.

Certes, je n’ai aucune compétence pour porter un jugement accusateur. Je ne fais que rapporter l’avis d’un simple témoin que j’ai été. J’avais, dans le No 1880 de la VDC (décembre 202), raconté comment un correspondant algérien avait vécu cette période en tant qu’enfant et comment cet ami avait alors eu cette phrase accusatrice envers la France : « Tout cela c’est de votre faute, à vous les français ! »

Moi ! Je pense qu’il avait raison !

Louis-René Theurot