800 JOURS DANS l'OUARSENIS

 

Un appelé dans les djebels

Auteur : Pierre PAULIAN.

Editeur : GRANCHER.     Dépôt légal : février 1995.

 

Page 49 : Avec des mots simples, ce chef de SAS disait la confiance que l’on pouvait avoir sur la volonté de la France de rester sur place, d’apporter son assistance, d’aider les habitants à mieux vivre, à développer leurs activités.

 

Page 117 : …si toi et tous vos amis d’ici ou d’ailleurs vous n’aviez pas, au douar HALLOUYA, massacré le Caïd, parce qu’il était Officier de réserve, tué les anciens combattants parce qu’ils avaient la croix de guerre de 39-45 sur leur gandoura, forcé tous ces pauvres diables à vous héberger, pris leurs moutons et violé leurs femmes en cadeau de départ, si vous n’aviez pas fait cela, peut-être que nous en saurions moins sur vous ?

 

Pages 119, 120, 121 : … Qui à la charge de tout ce secteur ? A qui à-t-on donné les pouvoirs d’administration et de police ? Qui est responsable des cent mille musulmans et de quinze mille Européens du coin ? C’est moi et je ne l’ai pas demandé.

Vous avez vu à TIARET ? Une grenade lancée en plein marché ; beau résultat hein ? Une femme et un gosse tués, dix blessés. Il faut que cela cesse. Des fellaghas qu’on fait prisonniers, les armes à la main, combattant contre nous, je veux bien qu’on les envoie dans des camps. Mais des salauds de terroristes, non, Prenez vos renseignement et vos responsabilités : Je vous couvre. Si ce type est un des responsables de massacre des HALLOUYA … alors, n’hésitez pas, mon vieux : Il se sera enfui.

 

; … le commissaire du gouvernement - … - jugera le dossier que vous lui transmettrez et prendra ses réquisitions en conséquence ; le tribunal le suivra, pas l’ombre d’un doute.  Que gagnerez vous : Une condamnation à mort qui ne sera pas exécutée, une mesure de clémence un jour ou l’autre qui vous renverra ce salaud dans le coin. Et vous aurez alors sur la conscience ce qu’il adviendra des pauvres diables qui ont pris leur courage à deux mains pour dire que c’est lui qui commandait la bande venue martyriser le douar HALLOUYA.

 

… la question n’est pas de savoir si cela nous plait ; c’est comme cela et c’est tout. Ou, sans cela, il ne fallait pas qu’ils nous demandent d’administrer, de pacifier, de construire, de remplacer les préfets et les commissaires de police, sans oublier pour cela de tirer le canon.

 

Les témoins que la crainte, le peu d’habitude de s’exprimer, la vague solidarité de la race n’empêchaient pas d’arriver jusqu’à la batterie disaient tous la même chose : …

 

Page 123 : Quant à leur famille, elle était à tous deux de cette variété clairsemée et sans relief que l’on ne retrouve, que pour mieux l’oublier ensuite, aux baptêmes et aux enterrements.

 

Page 133 : « La ferme de Mr. LOPEZ ».

 

Agrandie, la propriété atteignait presque cent hectares. On y faisait surtout du blé mais dans des conditions difficiles et avec des récoltes incertaines dues à un climat dur.

La ferme ne portait aucun nom, si ce n’est celui de son propriétaire, car elle s’étendait sur des terres qui n’avaient jamais été cultivées.

 

Pages 158, 159 : Comme toutes les autres unités qui, après avoir pacifié le pays, avaient ainsi reflué, abandonnant les villages sur lesquels elles avaient si longtemps précieusement veillé, les douars fidèles ou ralliés et tous ceux à qui elles avaient, sur ordre et de bonne foi, promis qu’elles les protégeraient toujours. Ceux qui pouvaient avaient suivi le reflux. Les autres ? Mieux valait n’y pas penser.

 

Dans les grandes villes où l’armée s’était concentrée avant de quitter l’Algérie, elle avait même été contrainte de se retourner contre ceux dont elle avait été tout l’espoir et de combattre, avec déchirement, des hommes qui voulaient rester Français et que le désespoir avait poussé à la violence.

 

Ils n’avaient pas vu non plus un million d’Européens quitter en un pitoyable exode une terre où depuis cinq générations des leurs avaient construit, aimé et étaient morts.

 

FIN