LIBRES PROPOS d'octobre 2019

Joyeux matelots ! Souvenirs, souvenirs…

Je viens de lire l’article « Souvenir d’Algérie 1963 » paru dans notre journal, le No 1848 de la Voix du Combattant. Une phrase à réveillé quelques uns de mes nombreux souvenirs de cette période : « Des matelots nous proposaient, à prix d’or, d’occuper leur couchette de service ». Je m’empresse, alors, de relire un courrier adressé à mes parents Courrier que j’ai noté dans mon ouvrage : « La Mechta Joyeuse » :

17 aout 1960 : Nous ne sommes pas à fond de cale mais, au contraire, sur les ponts supérieurs, installés dans des chaises longues, exposé à l’air vif du large…. Il n’y a rien de plus facile que de trouver une cabine. Encore, faut-il la payer et l’équipage se livre, là, à un véritable trafic. Les premiers tarifs proposés étaient de 4000 Frs (des anciens Franc, bien sûr). On finit par trouver des cabines à 2 lits pour 1500 Frs par personne. Nous allions accepter quand je découvris que lesdites cabines étaient déjà louées à 4 autres trouffions.  Six Pour 2 lits cela faisait beaucoup…

Voila donc le petit trafic auquel se livraient les matelots, par solidarité sans doute. Solidarité avec eux-mêmes bien entendu. Plus tard, à chaque fois qu’arrivait, par voix de mer, un renfort d’appelés, je ne manquais pas de les interroger sur leur voyage et chaque fois on me contait avoir été victime du même business.

 J’ajouterai que notre rafiot, assez récent tout de même, était le «Gouverneur Général Chanzy » et qu’il faisait la traversée de Marseille à Philippeville en quelques 26 heures.

Louis-René Theurot